Règles du jeu

L'INSEEC Bordeaux a organisé la première nuit de la crise au sein de ses locaux et l'évènement a été suivi par le journal Sud Ouest. Le jeu a débuté à 22h pour finir à 6h. Des groupes aléatoires ont été formés pour représenter diverses entreprises comme Microsoft, Free, Michelin, BNP Paribas, AXA, Disneyland... Le jeu s'est déroulé en deux temps et a confronté deux entreprises. La première partie de la nuit, le premier groupe élaborait un scénario de crise en 3 étapes majeures et qui pouvait évoluer au fil des évènements. Chacun des membres du groupe avait une fonction bien définie pour pallier à ces différentes situations. Un médiateur était présent pour moduler le jeu entre les deux équipes en veillant à sa fluidité.


Scénario de crise pour Microsoft

Pour ma part je faisais partie du groupe Microsoft France. Le scénario qui nous a été imposé était la découverte d'un Hacker ayant piraté le nouveau logiciel d'exploitation Windows 7. Les conséquences étant la perte des données pour les utilisateurs. Nous avons ainsi du gérer le mécontentement et la peur des consommateurs finaux face au virus. L’évolution de cette situation a fait naître une crise commerciale entre le groupe et le fournisseur d’ordinateurs HP qu'il nous a fallu résoudre très rapidement mais aussi avec les actionnaires qui voyaient la valeur de leurs actions chuter dramatiquement. La dernière étape de la crise concernait une malversation du très célèbre Bill Gates qui aurait utilisé l’argent de sa fondation pour un trafic d’armes en Afrique. Si les scénarios pouvaient parfois être un peu théâtraux, les conséquences étaient plausibles et dramatiques pour l’image et les activités de l’entreprise. Au travers de communiqués de presse, de conférences et des rencontres avec les différents acteurs (fournisseurs, clients finaux, ministres, responsables communication et presse, rencontre des journalistes pour la presse spécialisée et grand public…) la situation de crise a été surmontée. Ce jeu nous a sensibilisé à l’importance de traiter rapidement et efficacement les problèmes que peut rencontrer une entreprise. En effet, notre entreprise avait reçu des lettres de menace du Hacker et nous nous étions contentés de déposer des mains courantes. Le Hacker, n’ayant pas été reçu par le PDG, avait rendu l’information publique. Une crise en entraînant une autre, il est indispensable d’identifier les acteurs auxquels nous devons nous adresser pour traverser la tempête. Les attaques étant sur différents fronts nous étions séparés. Il était alors primordial de nous accorder sur nos décisions et nos comptes rendu de réunion pour ne pas être décrédibiliser face à la presse, nos partenaires et clients.

Scénario de crise pour Michelin

De notre côté nous avions élaboré un scénario de crise exponentielle pour le groupe Michelin. La première crise était liée à une offre d’un concurrent chinois, Piong Yong, faite au constructeur automobile Ford. Cette offre concernait la commercialisation de pneus de qualité identique pour un prix moitié moins cher. Au même moment le groupe était contacté par la presse spécialisée (CART PLUS) au sujet de la parution d’un article sur les tests des deux pneus. Le TIMES informé de cette  parution, a rencontré la directrice marketing qui les a interrogés sur leur lien avec Ford, la boulette qui a déclenché la crise de part l’article : « d’après la directrice marketing de Michelin, rien ne va plus avec Ford ». Une perte de confiance s’est alors installée auprès des actionnaires mais aussi au sein des employés du groupe. Face au manque d’informations de la direction, les syndicats ont rencontré les acteurs concernés et ont déposé un préavis de grève, inquiets pour leurs emplois. Des représentants du personnel se sont entretenus seuls, avec le PDG. La pression est montée d’un cran lorsque l’actionnaire principal a fait une entrée fracassante annonçant que le concurrent chinois voulait lui racheter ses actions. La crise était à son apogée et les délégués du personnel ont séquestré le PDG dans la salle. La tension était à son maximum. La direction leur a alors assuré le maintien de tous les postes pour une durée déterminée même en cas de crise économique. Chacun de nous a joué les différents rôles pour faire vivre le jeu. L’équipe adverse a eu du mal à s’accorder sur leurs décisions ce qui a contribué à une crise sans précédent. La fin du jeu s’est soldée par la conférence de presse qui a relaté les différents problèmes rencontrés. En fonction des questions posées et des réponses fournies nous devions trouver le titre et le chapeau de l’article à paraître.

LE BIBUNDUM SE DEGONFLE !

« Le PDG de Michelin ironise sur son enlèvement et nie les crises sociales, économiques et financières qui touchent le groupe »

 

Feedback sur l’évènement

Une bonne expérience qui a maintenu tous les acteurs en éveil durant cette longue nuit. Si parfois les scénarios étaient burlesques, la chronologie accélérée des évènements restait cohérente. Cela nous a permis de nous confronter à une situation de crise et à la gérer rapidement malgré la fatigue et le stress. Le médiateur nous a apporté des solutions réelles lors des débriefings (entre les deux scénarios) et nous a informé des erreurs à ne pas réitérer dans une situation réelle. Pour cette première édition, nous pouvons dire que les objectifs ont été remplis tant par les étudiants, les médiateurs que les organisateurs de l’INSEEC.

http://www.sudouest.com/gironde/actualite/bordeaux/article/756343/mil/5311309.html#comment_lire